Débiteur ou Créditeur, telle est la question

Des lettres contradictoires à quelques jours d'intervalle et signées de la même main...

Nous publions ce mois-ci la lettre envoyée il y a quelques jours par une affiliée à la CIPAV exaspérée par les incohérences de la caisse et les multiples tracasseries qui s’ensuivent et lui empoisonnent l’existence, comme celle de nombreux travailleurs indépendants. Ce témoignage prouve ci besoin était, que les dysfonctionnements ne sont nullement résorbés à la CIPAV...

Mme P....
CI xxxxxxxxxxxxxxx

le 27 février 2017
A Monsieur le Directeur de la CIPAV

Monsieur le directeur,

J’ai reçu de la Cipav à quelques jours d’intervalle deux courriers dont l’un, le 13 février dernier, m’annonçait que mon compte était débiteur de 526,50 € et m’enjoignait de régler ce montant avant le 28 avril et l’autre, quelques jours plus tard, le 21 février, déclarait au contraire mon compte créditeur de 365,50 €, somme que vos services promettent vaguement de me rembourser « ultérieurement ». Je précise que cette somme que je dois, puis que je ne dois plus et que vous me devez, porte sur l’année 2014 dont j’ai réglé depuis longtemps toutes les cotisations. Je précise également que j’ai été radiée de la Cipav en date du 13 juin 2015 (j'ai d'ailleurs reçu le certificat de radiation).

Monsieur le directeur, je renonce à comprendre le fonctionnement de votre organisme. Le fait que ces courriers contradictoires émanent, à quelques jours d’intervalle, du même service, signés de la même main, indique à quel point le plus grand désordre y règne. Vous nous assurez depuis des mois, par la voix de votre président, que l’essentiel des dysfonctionnements sont résorbés et que tout rentre dans l’ordre, mais force est de constater que c’est loin d’être le cas. Certes, vous répondez un peu plus vite aux courriers mais ces réponses sont incohérentes ; certes vous décrochez le téléphone, mais on ne peut se fier à ce qui nous est dit ou écrit, car nul n’est jamais à l’abri d’un démenti administré dans un message ultérieur. Monsieur le directeur, votre Cipav introduit dans la vie des travailleurs indépendants une insécurité et un stress dont il serait urgent que ses dirigeants et ses agents prennent la mesure. Nous autres, entrepreneurs, nous nous efforçons de pratiquer au mieux notre métier, nous y consacrons beaucoup de temps et d’énergie. Du temps et de l'énergie, nous n’en avons pas assez pour pallier les manquements répétés d’organismes dont l’unique mission est de gérer nos droits sociaux, garantis par notre État républicain. Monsieur le directeur, si nous faisions notre métier comme vous faites le vôtre, nous aurions fait faillite depuis longtemps et il n’y aurait plus de Cipav dans le paysage administratif français.

Je dis « nous », car je sais que nombre d’autres professionnels connaissent avec votre caisse les mêmes tribulations que celles que j’ai rencontrées, je sais à quel point elles ont pu impacter leur vie, parfois bien plus lourdement encore que la mienne. Je sais aussi toute l’inquiétude des affiliés, car il s’agit, non pas de fonds quelconques, mais des fruits de leur travail d’aujourd’hui et de la sécurité de leur retraite à venir.

Monsieur le directeur, avant que vos services ne m’inventent une nouvelle dette, sortie des tréfonds obscurs de vos dossiers, je vous enjoins de me régler dans les plus brefs délais les 365,50 € que vous me devez depuis 2014 ou 2015, en vous souvenant que dans la situation inverse, tout retard, même d’une seule journée, me vaudrait des pénalités, puis des poursuites judiciaires.

Dans l’attente de votre règlement, je vous prie de recevoir mes sincères salutations,

P...